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Dans un souci de transparence et d’information, le BFP publie régulièrement les méthodes et résultats de ses travaux. Les publications sont organisées en séries, entre autres, les perspectives, les working papers et planning papers. Certains rapports peuvent également être consultés ici, de même que les bulletins du Short Term Update publiés jusqu’en 2015. Une recherche par thématique, type de publication, auteur et année vous est proposée.

Perspectives démographiques 2016-2060 : analyses de sensibilité, scénarios alternatifs et effets budgétaires et sociaux [ Working Paper 01-18 - ]

Ce Working Paper analyse plusieurs variantes des projections démographiques. La première approche met en évidence l’impact de scénarios alternatifs d’évolution future des composantes de la croissance de la population. L’impact de certains de ces scénarios sur l’évolution des dépenses sociales et le taux de risque de pauvreté des pensionnés est également analysé. La seconde approche consiste à réaliser une analyse de sensibilité de la projection démographique à certains paramètres du modèle, en particulier les périodes d’observations retenues pour estimer des tendances futures.

  Auteurs

, Jean-Marc Paul (A), Marie Vandresse (A)
 
A : Auteur, C : Contributeur

  Type de publication

Working Papers

Le Working Paper présente une étude ou analyse menée d’initiative par le BFP.

Le Bureau fédéral du Plan (BFP), en collaboration avec Statbel, met à jour et publie chaque année des perspectives de population. Ces projections de population officielles s’inscrivent dans un scénario à politique et « organisation sociétale » inchangées. L’hypothèse d’organisation sociétale inchangée n’implique pas de figer la valeur des différents paramètres clés mais, au contraire, de supposer la poursuite des tendances qui marquent le contexte sociétal actuel. La publication annuelle des perspectives démographiques ne contient par conséquent qu’un seul scénario d’évolution probable de la population à l’horizon 2060. En cas de modification importante, a fortiori de rupture de ces tendances, la réalité s’écarterait des hypothèses retenues dans ce scénario.

La publication d’un unique scénario de référence ne permet cependant pas de mettre en évidence l’incertitude qui entoure les projections démographiques. Reconnaissant l’importance de la communication autour de cette incertitude, ce Working Paper s’intéresse à cette thématique à l’aide de deux approches différentes.

La première approche met en évidence l’impact de scénarios alternatifs d’évolution future des composantes de la croissance de la population. Deux scénarios par composante (fécondité, mortalité, migration internationale) sont analysés. Les scénarios sont définis par une fécondité ou une mortalité plus faible ou plus élevée par rapport à l’hypothèse retenue dans la projection de référence. Quant aux deux scénarios retenus pour la migration internationale, le premier table sur une absence de flux migratoire dès la première année de projection, alors que le second est défini par une convergence progressive à long terme vers un solde migratoire nul. Afin d’enrichir l’analyse, trois de ces scénarios sont retenus pour évaluer leur impact sur l’évolution de l’ensemble des dépenses sociales (pensions, soins de santé, chômage, allocations familiales, incapacité de travail…) et le taux de risque de pauvreté des pensionnés à long terme. Il s’agit des scénarios de fécondité plus faible, de mortalité plus élevée et de solde migratoire international tendant vers 0 à très long terme.

À l’horizon 2060, sur la base des scénarios alternatifs, la population en Belgique atteint au minimum 10,8 millions et au maximum 13,5 millions (13 millions dans le scénario de référence). Le minimum est obtenu dans un scénario où la Belgique ne connaitrait pas de flux migratoires jusqu’en 2060. Ce scénario est le seul qui se caractérise par une baisse de la population par rapport à la population actuellement observée. Il est intéressant dans la mesure où, malgré son caractère peu probable, il montre que sans migration internationale, la Belgique connaitrait une croissance démographique négative à long terme. Les autres scénarios analysés présentent une population augmentée ou diminuée de maximum 3 % en 2060 par rapport à la projection de référence, soit plus ou moins 400 000 individus par rapport au scénario de référence.

Les effets de trois scénarios alternatifs sur l’évolution des dépenses sociales sont présentés en comparaison avec la projection de référence du Rapport annuel 2017 du Comité d’étude sur le vieillissement. Les scénarios incluant une fécondité plus faible ou un solde migratoire net qui tend vers 0 alourdissent le coût budgétaire du vieillissement entre 2016 et 2060 (autrement dit la variation de l’ensemble des dépenses sociales entre deux années, exprimée en points de pourcentage du PIB). Ce poids accru résulte d’une moindre progression du PIB dans ces deux scénarios, une population active en recul offrant à long terme de moins bonnes perspectives de croissance économique. Notons toutefois que, dans ces deux scénarios, le poids des dépenses d’allocations familiales dans le PIB se réduit par rapport au scénario de référence. Dans le scénario de mortalité plus élevée, l’effet sur la population active et le PIB est négligeable. Ce scénario présente un allègement du coût budgétaire du vieillissement entre 2016 et 2060 en raison de moindres dépenses de pensions et de soins de santé, en particulier de soins de longue durée. La seconde approche consiste à réaliser une analyse de sensibilité de la projection démographique à certains paramètres du modèle de projection. Les paramètres analysés ont été choisis sur la base de deux critères pertinents dans le cadre d’une analyse de sensibilité :

  • l’impact de la période retenue pour fixer ou estimer la valeur de certains paramètres ;
  • l’impact de la mise à jour des projections suite à la disponibilité d’une année d’observation supplémentaire.

Chacune des trois composantes (mortalité, fécondité et migration internationale) de la croissance démographique au niveau de la Belgique a été soumise aux tests de sensibilité. Ces analyses permettent ainsi de tester la stabilité du modèle lors des mises à jour annuelles ou par rapport aux périodes retenues pour estimer et ensuite projeter les tendances.

Les analyses de sensibilité à la fécondité (période et mise à jour) présentent l’impact le plus marqué sur la population projetée en 2060. Certaines variantes associées aux paramètres de fécondité génèrent une baisse de 4 % de la population en 2060 par rapport à la projection de référence. Pour les deux autres composantes (mortalité et migration), les différences avoisinent en moyenne 1 %. La différence totale, pour chacune des composantes, s’explique en grande partie par une différence au niveau de la composante démographique affectée directement par l’analyse de sensibilité (par exemple, la natalité dans le cas de l’analyse de sensibilité à un paramètre de la fécondité).

Les deux approches (analyse par scénario et analyse de sensibilité) montrent que les projections démographiques sont davantage influencées par les scénarios d’évolution future des composantes de la croissance démographique, que par le choix des périodes retenues pour estimer les tendances. À tout le moins pour l’ensemble des variantes reprises dans cette étude.

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  Données à consulter

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