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Une analyse économique du secteur des boissons alcoolisées en Belgique [ Working Paper 02-16 - ]

Ce Working Paper dresse l’analyse de l’importance du secteur des boissons alcoolisées dans l’économie belge, en mettant un accent particulier sur la bière. Il décrit, dans un premier temps, l’évolution récente de la production, des importations et exportations et de la demande intérieure de boissons alcoolisées. Cette analyse au niveau des produits est ensuite complétée par une étude de la branche des boissons alcoolisées, dans laquelle les volets production, valeur ajoutée, investissements et emploi sont abordés. Enfin, partant des tableaux entrées-sorties de 2010, les multiplicateurs de production, de revenu et d’emploi sont calculés, de même que la contribution totale au PIB belge et à l’emploi, de l’ensemble de la chaîne de production et de distribution des boissons alcoolisées produites et importées en Belgique.

  Type de publication

Working Papers

Le Working Paper présente une étude ou analyse menée d’initiative par le BFP.

L’analyse réalisée au niveau des produits se penche sur l'évolution de la production, des importations, des exportations et de la demande intérieure au cours de la période 2002-2013/2014. Elle distingue quatre groupes de boissons alcoolisées et reprend, à titre de comparaison, les données relatives aux eaux minérales et boissons rafraîchissantes, ainsi qu'aux jus de fruits et de légumes. Les montants relatifs à la production et à la demande intérieure sont exprimés en millions d’euros, et non en litres. En outre, ils sont valorisés aux prix de base, donc sans marges de transport et de distribution, accises ni TVA.

La bière est la principale boisson alcoolisée produite en Belgique. La valeur de la production de bière a grimpé de 1 563 millions d’euros en 2008 à 1 880 millions d’euros en 2013, ce qui représente une croissance annuelle de 3,8 %. Au cours de la même période, les exportations de bière sont passées de  590 millions d’euros à 861 millions d’euros, soit une croissance annuelle de 7,9%. En 2014, les exportations ont continué à progresser pour atteindre 911 millions d’euros. Quant aux importations de bière, elles ont augmenté de 5,2 % par an depuis 2008 pour atteindre un montant de 112 millions d’euros en 2013. Par ailleurs, la demande intérieure de bière a augmenté de quelque 60 millions d’euros durant la période 2008-2013 pour atteindre un niveau d'environ 1 130 millions d’euros, soit une croissance annuelle de 1,2 %. Elle reste ainsi plus élevée que la valeur des exportations de bière.

Le deuxième produit le plus important est le malt dont la valeur de production représentait quelque 400 millions d’euros en 2008 comme en 2013. Le malt est dans une large mesure exporté. La production de vin, de cidre et d'autres boissons fermentées et celle de boissons alcoolisées distillées se sont accrues durant la période 2008-2013, mais elles ne représentent respectivement que 1 % et 2 % du total de Prodcom pour les boissons alcoolisées en 2013. Ce sont surtout les importations de ces boissons qui sont importantes. Les importations de vin, de cidre et d'autres boissons fermentées ont progressé de 11 % au cours de la période 2008-2014 pour atteindre un montant de 1 046 millions d’euros en 2014. Quant aux importations de boissons alcoolisées distillées (dont le whisky, le gin, le rhum, la vodka, la tequila, le cognac…), elles ont explosé de 39 % pour atteindre un montant de 286 millions d’euros en 2014.

La production d'eaux minérales et de boissons rafraîchissantes a enregistré une hausse de 16 % entre 2008 et 2013 pour atteindre un montant de 1 360 millions d’euros en 2013. Quant à la production de jus de fruits et de légumes, elle a chuté de 26 % pour atteindre un montant de 100 millions d’euros en 2013. Si on additionne les importations et exportations des boissons étudiées et du malt, on constate que la Belgique a enregistré un solde commercial négatif au cours de la période 2009-2012 (jusqu'à - 330 millions en 2010/2011), puis un solde nul en 2013 et 2014.

La France reste notre principal marché à l'exportation pour la bière avec une part de 31 % en 2014. En 2008, cette part était encore de 35 %. En 2014, la France était suivie des États-Unis (19 %), des Pays-Bas (17 %) et de l'Allemagne (7 %). Seule la part des États-Unis s'est accrue durant la période étudiée. En 2008, elle ne s'élevait encore qu'à 12 %. Par ailleurs, on remarque une croissance des exportations de bière vers les pays asiatiques, dont la Chine et la Japon, même si leur part reste modeste.

Le malt est dans une large mesure exporté vers d'autres continents, comme l'Afrique, l'Amérique du Sud et l'Asie. Les importations de vin proviennent encore essentiellement de la France, malgré une diminution du montant importé. En 2014, les importations de vin en provenance de France se sont élevées à 576 millions d’euros, soit 28 millions d’euros de moins qu'en 2008. En ce qui concerne les pays d'origine des importations, la France est suivie par l'Espagne et l'Italie qui ont toutes deux enregistré une hausse sensible.

L’étude se poursuit par une analyse réalisée au niveau de la branche des boissons alcoolisées (et non plus des produits). Elle repose sur les données les plus récentes des comptes nationaux et examine plus particulièrement la production, la valeur ajoutée, les investissements et l’emploi de cette branche, comparativement à l’ensemble des branches alimentaires.

En 2013, la branche des boissons alcoolisées représente 6,4 % de la production et 13 % de la valeur ajoutée des industries alimentaires en Belgique. Sur la période 2009-2013, la valeur de la production de la branche des boissons alcoolisées a connu une croissance annuelle moyenne deux fois plus élevée que celle de la branche des eaux et boissons rafraîchissantes (3,4 % contre 1,7 %), mais plus faible que l’évolution de la production des industries alimentaires dans leur ensemble (taux de croissance annuel moyen de 4,9 %).

La valeur ajoutée à prix courants suit une évolution nettement moins favorable que la production, la croissance de la production à prix courants de la branche des boissons alcoolisées s’accompagnant d’une augmentation deux fois plus importante de la consommation intermédiaire en valeur de la branche entre 2009 et 2011. La part de la valeur ajoutée dans la production de la branche est ainsi passée de 41,4 % en 2009 à 34,9 % en 2011, pour se redresser légèrement à 38,7 % en 2013.

Les investissements de la branche des boissons alcoolisées affichent une croissance soutenue depuis 2010. Celle-ci se manifeste tant en termes de niveau des investissements bruts à prix courants – qui ont plus que doublé entre 2009 et 2013, que de la part représentée par ceux-ci dans le total des investissements des industries alimentaires (passant de 8 % à 16 % entre 2010 et 2013).

En 2014, environ 6 300 personnes étaient employées dans la branche des boissons alcoolisées, alors que ce nombre était encore de 7 700 en 1995. Au cours des vingt dernières années, la part du secteur des boissons alcoolisées dans l'emploi total de l'industrie alimentaire est passée de 7,8 % à 6,7 %. Toutefois, une évolution positive timide de l'emploi est perceptible ces dernières années (depuis 2010), tant dans le secteur brassicole que dans la branche des autres boissons alcoolisées.

L'emploi dans la branche des boissons alcoolisées est très majoritairement composé de travailleurs salariés, la part des indépendants représentant à peine 2,5 %. Plus de 90 % de ces salariés travaillent dans le secteur brassicole. En ce qui concerne les caractéristiques des personnes et des emplois, on constate une composition relativement traditionnelle dans ce secteur : une part importante d'hommes, une population de travailleurs très âgée et relativement peu de travail à temps partiel. Notons que l'évolution positive observée depuis 2010 au niveau de l'emploi du secteur brassicole s'est accompagnée d'une augmentation de la part des jeunes travailleurs et d'une féminisation de l'emploi.

L’utilisation des tableaux entrées-sorties pour l’année 2010 permet enfin de déterminer l’importance de la branche des boissons alcoolisées, en tenant compte des effets directs et indirects que la branche a sur le reste de l’économie.

Largement utilisés dans les analyses d’impact économique, les multiplicateurs de la demande finale représentent des mesures synthétiques de la réponse d‘une économie à un choc exogène frappant la demande finale.

Les multiplicateurs de production mesurent la production qui est générée dans l’ensemble de l’économie, à tous les stades de la production, pour répondre à une variation de la demande finale adressée à la production intérieure d’un bien ou d’un service. Ils constituent une mesure du degré d’intégration des branches entre elles, en indiquant les branches qui ont le plus de liens avec les autres branches en Belgique. Les multiplicateurs de revenu traduisent la variation de la production consécutive à la variation de la demande finale, en une variation de revenus de l’ensemble de l’économie. Ils mesurent ainsi l’impact d’une variation de la demande finale adressée à la production intérieure d’un bien ou d’un service sur le PIB d’un pays.

En 2010, la branche des boissons alcoolisées affiche un multiplicateur de production de 1,57, proche du multiplicateur de l’économie (1,59), mais inférieur au multiplicateur de l’ensemble des biens (1,68) et nettement plus faible que celui de l’ensemble des industries alimentaires (1,89). La production belge de boissons alcoolisées stimule plus particulièrement la production de plusieurs services et n’a que peu de retombées sur la production de biens. Le multiplicateur de revenu de la branche des boissons alcoolisées est de 0,65. Cela signifie que l’augmentation d’un million d’euros de la demande finale adressée à la production belge de boissons alcoolisées se traduit à hauteur de 0,65 millions d’euros par un accroissement du PIB et de 0,35 millions d’euros par un accroissement des importations intermédiaires de la Belgique. Ce multiplicateur est supérieur à la celui de la moyenne des biens et à celui de l’ensemble des industries alimentaires (0,47 et 0,53, respectivement), ce qui s’explique avant tout par la part relativement élevée des inputs primaires dans la production de cette branche (0,39 contre 0,23 pour l’ensemble des biens et 0,20 pour l’ensemble des industries alimentaires).

Enfin, la branche des boissons alcoolisées mobilise 6 emplois dans l’ensemble de l’économie, directement et indirectement par le biais des approvisionnements intermédiaires, par million d’euros de demande finale (dont 2,8 emplois immédiatement mobilisés au sein de la branche par le choc exogène). Le multiplicateur d’emploi relatif de la branche des boissons alcoolisées est donc de 2,11 emplois totaux par emploi initial.

À partir du tableau entrées-sorties de l'année 2010, la contribution cumulée de la production et de la distribution de boissons alcoolisées au PIB et à l'emploi a également pu être calculée. Les résultats obtenus ont été comparés à ceux estimés sur la base du tableau entrées-sorties de 2005.

En 2010, la production de boissons alcoolisées représentait 0,44 % du produit intérieur brut, en léger recul par rapport à 2005, année où cette part atteignait encore 0,51 %. La part de 0,44 % inclut aussi bien la contribution directe que la contribution indirecte. Ainsi, 0,32 % du PIB sont directement dus à la création de valeur ajoutée dans la production de boissons alcoolisées. Quant au solde de 0,12 %, il s'explique par les effets cumulés dans les autres branches via la chaîne de fournisseurs de cette branche.  Les 0,32 % précités englobent la contribution au PIB des accises et de la TVA prélevées sur les boissons alcoolisées produites en Belgique. Cette contribution représentait déjà 0,12 % du PIB en 2010 (contre 0,13 % en 2005).

En outre, l'impact sur le PIB de la distribution des boissons alcoolisées belges via le commerce et le secteur horeca a également été estimé. En 2010, la distribution, via le commerce et l’horeca, de boissons alcoolisées produites en Belgique représentait 0,65 % du PIB, soit une légère hausse par rapport à 2005, année où cette part s’établissait à 0,59 % du PIB. Un effet de substitution des boissons alcoolisées importées à celles produites en Belgique est observé, mais cet effet est un peu plus que neutralisé par la progression des marges de distribution par rapport à 2005.

La contribution de la distribution des boissons alcoolisées importées au PIB a également été calculée. Elle représentait 0,49 % du PIB en 2010. La distribution de boissons alcoolisées importées a gagné en importance puisque sa part ne dépassait pas 0,43 % en 2005. Cette évolution s’explique par un double phénomène : d’une part, la substitution des boissons alcoolisées produites en Belgique par celles qui sont importées, et d’autre part, l'accroissement des marges de distribution.

Outre la contribution au PIB, l'analyse se penche également sur l'effet cumulé sur l’emploi de la production et de la distribution de boissons alcoolisées. En 2010, la production de boissons alcoolisées occupait environ 10 800 personnes en Belgique et représentait ainsi 0,24 % de l’emploi du pays. Quelque 5 350 d’entre elles travaillaient dans la branche des boissons alcoolisées elle-même, et 5 450 dans d’autres branches via la chaîne des fournisseurs. En 2005, l’effet cumulé sur l’emploi représentait environ 10 900 personnes, soit 0,27 % de l’emploi.

La distribution de boissons alcoolisées produites en Belgique et importées est un important pourvoyeur d’emplois en Belgique, avec un effet cumulé sur l’emploi en 2010 d’environ 42 800 et 16 500 personnes respectivement (contre 40 300 et 11 700 en 2005). La part de la distribution de boissons alcoolisées dans l’emploi est ainsi passée de 1,27 % en 2005 à 1,32 % en 2010.

 

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