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Les nouvelles Perspectives économiques 2009-2014 pour la Belgique s’inscrivent dans un contexte mondial marqué par la crise financière et la profonde récession économique engendrée par celle-ci. Le scénario macroéconomique international retenu au-delà de 2010 est basé sur l’analyse d’un ensemble de crises financières passées. Il postule une sortie de crise sans reprise conjoncturelle forte, de sorte que la perte d’activité liée à la crise actuelle ne serait pas rattrapée au cours de la période de projection. Ce scénario présente, toutefois, un degré d’incertitude exceptionnellement élevé.
L’effondrement des échanges internationaux a entraîné l’économie belge dans sa pire récession d’après-guerre. La baisse du PIB en volume devrait ainsi approcher les 4 % en 2009. La sortie progressive de crise se solderait par une croissance nulle en 2010. Sous l’impulsion de la conjoncture internationale, la croissance économique serait en accélération à partir de 2011. Le PIB reprendrait ainsi une progression (2,3 % par an en moyenne au cours de la période 2011-2014) semblable à sa croissance moyenne sur les vingt dernières années, mais supérieure à celle enregistrée au cours des six années écoulées.
Après avoir atteint un sommet en 2008 (4,5 %), l’inflation belge, mesurée par l’indice national des prix à la consommation, ne dépasserait pas 0,3 % en moyenne sur 2009, bénéficiant notamment de la baisse spectaculaire des prix de l’énergie. A moyen terme, l’inflation devrait remonter, tout en restant cantonnée en dessous de la barre des 2 %.
Le solde extérieur courant est devenu déficitaire en 2008, et ce, pour la première fois depuis 1986. Malgré le repli des prix internationaux de l’énergie, le déficit extérieur courant devrait s’alourdir en 2009 (-1,4 % du PIB) car les branches d’activité exportatrices souffriraient particulièrement, alors que la demande intérieure serait malgré tout soutenue par les dépenses publiques. En 2010, le contexte international toujours relativement défavorable et la remontée des prix internationaux de l’énergie contribueraient à creuser encore le déficit courant (-2,3 % du PIB). Celui-ci ne devrait se réduire quelque peu qu’à partir de 2011.
Les effets sur l’emploi de la baisse brutale de l’activité se manifestent progressivement: l’emploi intérieur devrait reculer, en moyenne annuelle, de 37 000 unités cette année, alors qu’en 2010, une perte plus lourde encore, de l’ordre de 53 000 unités, est attendue. La reprise en 2011 aurait un faible contenu en emploi, et ce n’est qu’à partir de 2012 que les créations d’emploi seraient à nouveau conséquentes (soit un peu plus de 43 000 unités par an). L’offre de travail devrait augmenter de 229 000 personnes sur la période 2009-2014; cette progression serait soutenue à la fois par des évolutions démographiques et par des taux d’activité croissants des femmes entre 25 et 49 ans et des hommes et femmes de 50 ans et plus. Ces évolutions de l’emploi combinées à la hausse de l’offre de travail feraient grimper le chômage (concept administratif, y compris les chômeurs âgés non demandeurs d’emploi) de 194 000 unités sur la période 2009-2011. Le taux de chômage passerait ainsi en trois ans de 11,8 % à 15,2 %, ce dernier taux constituant un record historique d’après-guerre. Une lente décrue s’amorcerait à partir de 2012, faisant reculer le taux de chômage à 14,5 % en 2014.
L’objectif en matière d’émissions de gaz à effet de serre (GES) prévu par le Protocole de Kyoto serait largement atteint, notamment en raison de la sévère contraction de l’activité des branches industrielles en 2009-2010. Les émissions de GES atteindraient, en moyenne sur la période 2008-2012, 125,7 millions de tonnes d’équivalent CO2, soit un montant bien en deçà du niveau maximum fixé à 134,8 millions de tonnes. Cependant, les objectifs de réduction de la consommation d’énergie et d’émissions de GES définis pour la Belgique à l’horizon 2020 dans le cadre du Paquet Climat-Energie de l’Union européenne constituent un nouveau défi.
Le creusement du déficit des pouvoirs publics pendant la récession s’inscrit dans la ligne des recommandations de la Commission européenne de laisser jouer les stabilisateurs automatiques et de mettre en oeuvre des mesures budgétaires de soutien à l’activité. Le déficit budgétaire de l’ensemble des administrations publiques s’établirait à 4,3 % du PIB (14,8 milliards d’euros) en 2009 et à 5,6 % du PIB (19,4 milliards d’euros) en 2010. Cependant, la sortie de récession n’aurait pas pour effet de réduire ce déficit, qui culminerait même à 6,1 % du PIB en 2012 avant de se replier légèrement par la suite. A politique constante, le solde primaire deviendrait négatif en 2009 et la baisse ininterrompue des charges d’intérêt entamée il y a vingt ans prendrait fin dès l’année prochaine. L’effet boule de neige de la dette publique serait réenclenché : la dette passerait de 89,3 % du PIB à la fin 2008 à plus de 106 % du PIB en 2014. Tous les sous-secteurs des administrations publiques participeraient à la détérioration budgétaire. Néanmoins, plus de la moitié du déficit public serait logée au sein du pouvoir fédéral, notamment sous l’effet de la progression du financement alternatif qui freinerait la hausse du déficit de la sécurité sociale.
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