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Ce Planning Paper présente les principaux résultats de simulations qui ont été effectuées par le Bureau fédéral du Plan pour la DG V de la Commission européenne. Dans le cadre de cette étude, différentes politiques en faveur de l’emploi sont évaluées pour l’Allemagne, la France et la Belgique.
Dans son Livre blanc de 1993 sur la croissance, la compétitivité et l’emploi, la Commission Européenne a mis l’accent sur la nécessité de mener des politiques en faveur de l’emploi à un niveau européen. Faisant suite à ce Livre blanc, le Conseil européen qui s’est tenu à Essen en décembre 1994 a identifié cinq priorités en matière d’emploi.
La DG V de la Commission européenne a demandé au BFP d’évaluer les effets macroéconomiques et sur l’emploi de la mise en oeuvre de politiques découlant de ces priorités, à l’aide de son système de modèles économétriques. L’étude tente d’évaluer les implications économiques de cinq types de mesures découlant des priorités d’Essen.
La première partie de l’étude porte sur les effets de deux politiques différentes de modération salariale. L’une consiste à limiter l’évolution des salaires à une croissance inférieure à celle de la productivité, l’autre à pratiquer le gel des salaires réels. Ces politiques sont évaluées dans le cadre d’une mise en oeuvre simultanée et concertée en Allemagne, France et Belgique. On y montre que les politiques de modération salariale, et plus particulièrement les politiques de gel des salaires réels, peuvent mener à des créations substantielles d’emplois, grâce essentiellement à des phénomènes de substitution entre facteurs de production. On y montre aussi qu’en Belgique, de telles politiques peuvent mener à une croissance économique plus soutenue grâce à une amélioration de la compétitivité, bien que ce surcroît de croissance se fasse alors au détriment de la demande intérieure. Par contre, ces politiques sont neutres ou ont un impact légèrement négatif sur la croissance en Allemagne et en France, et sont à l’origine d’effets récessifs au sein des principaux pays partenaires commerciaux.
La seconde partie porte sur les effets de réductions des cotisations sociales patronales. Des simulations ont été effectuées à la fois pour des réductions généralisées et ciblées sur les bas salaires. Ces simulations montrent que ces mesures ont un impact positif sur l’emploi et la croissance, mais sont à l’origine de détériorations non négligeables des comptes de la Sécurité sociale. De plus, les modèles montrent que des mesures ciblées produiraient plus d’effets sur l’emploi que des mesures généralisées.
La troisième partie de l’étude porte sur les politiques de réduction-réorganisation du temps de travail. On y montre que les politiques de réduction du temps de travail sont efficaces en terme de promotion de l’emploi, dans la mesure où elles ne génèrent pas de hausses de coûts de production pour les entreprises. Ces hausses de coûts de production peuvent être neutralisées ou compensées par des politiques de réorganisation du temps de travail et/ou par des réductions des cotisations patronales de Sécurité sociale.
La quatrième partie analyse les effets économiques du développement de services de proximité, financés par une subvention publique de la consommation de ces nouveaux services. Cette politique n’aura un impact significatif sur l’emploi que si elle vise des activités inexistantes auparavant, qui présentent un contenu en emploi élevé, et à main d’oeuvre peu qualifiée.
Enfin, la cinquième et dernière partie de l’étude tente de caractériser les nouveaux secteurs “verts” ou environnementaux et l’emploi y afférent. Elle s’achève avec la présentation des résultats d’une simulation traitant du lien entre l’emploi, la croissance et la diffusion de nouvelles technologies environnementales en Europe. L’étude montre que la promotion de politiques environnementales peut produire des effets nets positifs sur l’emploi total dans la mesure où elles sont envisagées de façon globale et parallèlement à la mise en oeuvre d’un instrument incitatif cohérent.
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