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Les comptes environnementaux en Belgique (20/09/2003)

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L'économie et l'environnement sont deux sphères interdépendantes de la société. Pour étudier les interactions et les équilibrages entre ces deux domaines, le Bureau fédéral du Plan élabore depuis un certain nombre d'années des comptes environnementaux pour la Belgique. Le Planning Paper 93 présente un aperçu de ces travaux.

Comptes satellites

Les comptes environnementaux sont des comptes satellites des comptes nationaux. Leur grand avantage est d'organiser les données environnementales selon la logique des comptes nationaux et ainsi de permettre une liaison avec les données économiques. Ils constituent donc une banque de données idéale pour analyser par exemple le découplage entre la pollution et la croissance économique. Ces données alimentent les modèles économiques-environnementaux intégrés qui calculent l'impact environnemental de la politique économique (ou l'impact économique de la politique environnementale).

Méthodologie internationale

Les comptes environnementaux sont développés à l'échelle internationale. Les Nations Unies et Eurostat collaborent étroitement à cette entreprise aux fins de concevoir un système qui englobe tous les domaines environnementaux. Il s'agit donc d'un travail de longue haleine. A ce jour, la Belgique a développé trois types de compte en collaboration avec Eurostat, à savoir les comptes des dépenses de protection de l'environnement (1997-2000), les comptes de la pollution de l'air (1994-2000) et les comptes de la consommation et de la pollution de l'eau (1997-1999).

Informations précieuses sans nombreux coûts supplémentaires

Les comptes environnementaux précités sont élaborés sur la base de données existantes. Ils n'occasionnent donc pas de charge administrative supplémentaire pour les entreprises belges. Néanmoins, ils livrent des informations précieuses. Le Planning Paper 93 apporte une réponse à plusieurs questions: Comment évolue l'éco-efficience de l'industrie chimique dans le domaine des gaz à effet de serre? Ou, en d'autres termes, la valeur ajoutée produite par l'industrie chimique croît-elle plus rapidement que les émissions de gaz à effet de serre? L'agriculture est-elle parvenue à réaliser le découplage entre, d'une part, ses performances économiques, et d'autre part, l'impact qu'elle exerce sur la pollution de l'eau? A-t-elle réussi à conjuguer croissance économique et réduction des émissions de substances polluantes de l'eau? Les ménages parviennent-ils à accroître leur éco-efficience? Leur consommation a-t-elle crû plus rapidement que leurs émissions de polluants ? Quel budget les entreprises consacrent-elles à l'environnement?

Résultats

Entre 1997 et 2000, les dépenses de protection de l'environnement ont sensiblement augmenté en Belgique, avec un taux annuel moyen de croissance de 6,8 pour cent. Cette hausse est principalement à mettre sur le compte des autorités publiques. Malgré cette évolution, ce sont les entreprises qui investissent toujours le plus dans la protection de l'environnement. Leurs dépenses concernent en majeure partie la lutte contre la pollution de l'eau ainsi que la collecte et le traitement des déchets.

Les dépenses de protection de l'environnement ne se sont pas avérées inutiles. On a enregistré une baisse sensible au niveau de la plupart des indicateurs. Même si les entreprises réalisent les meilleurs résultats en la matière, elles demeurent néanmoins la principale source de pollution. Les ménages arrivent en tête pour quelques types seulement de pollution de l'eau.

L'éco-efficience des ménages évolue positivement, signe que leur consommation par unité de pollution augmente. L'éco-efficience de deux des quatre branches d'activité les plus polluantes, à savoir l'agriculture et l'industrie chimique, progresse également. On peut donc conclure à une croissance de la valeur ajoutée produite par unité de pollution. Par contre, on observe une baisse importante d'éco-efficience pour certaines pollutions de l'eau dans l'industrie métallurgique. On note une même évolution pour le secteur de l'électricité et du gaz mais cette branche est de moindre importance pour ce type de pollution. Dans le domaine de la pollution de l'air, où la branche de l'électricité et du gaz a une importance non négligeable, on enregistre une nette hausse d'éco-efficience.

L'analyse input-output, qui permet de tenir compte des effets directs et indirects, démontre également que, parmi toutes les composantes de la demande finale, ce sont les exportations qui ont le plus contribué à la pollution de l'eau et de l'air par les producteurs belges.

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